mercredi 1 juin 2011

Le Réseau Entreprendre en Auvergne, une solidarité qui passe aussi par un comité

Ce lundi 30 mai 2011, à l’occasion de la participation du dirigeant de Reflex Training Michel Gramusset au comité d’engagement du Réseau Entreprendre en Auvergne (REA), l’équipe de communication Reflex Training décide de vous reporter le retour d’informations découlant de cette soirée.

Qu’est ce que le comité d’engagement du Réseau Entreprendre en Auvergne ? Comment fonctionne ce réseau solidaire ? Qu’est ce que tout cela implique ? Voici quelques questions auxquelles nous tenterons de répondre à travers cette interview.

Rappelons le fonctionnement du réseau. Il s'agit d'une association à but non lucratif où les participants sont des chefs d'entreprise qui bénévolement vont participer à un certain nombre d'actions auprès de créateurs ou de repreneurs d'entreprises.

1. Quel est le thème de la soirée du comité REA?
« Le REA a organisé ce soir là un comité d'engagement. Parmi les actions réalisées par ces chefs d'entreprises bénévoles au sein du réseau, nous avons notamment l’étude de dossiers de reprise ou de création d’entreprise. Ces candidats à la reprise ou à la création sont en relation avec un dirigeant membre du Réseau Entreprendre Auvergne qui va les guider dans la préparation de leur dossier et émettre un avis sur la faisabilité de l'opération. C'est sur la base de ces travaux que les futurs créateurs ou repreneurs vont participer ensuite à un comité d'engagement. »

2. Quel est le rôle de ce comité d’engagement et des différents acteurs liés au réseau ?
« Le comité d'engagement : c'est une instance officielle qui rentre complètement dans les procédures du Réseau Entreprendre en Auvergne. Les candidats repreneurs-créateurs viennent défendre leur dossier pour obtenir un accompagnement personnalisé d'un chef d'entreprise membre du réseau et également bénéficier en fonction des besoins, d'un prêt de plusieurs milliers d'euros leur permettant de concrétiser leurs projets.
Les candidats repreneurs-créateurs participent pendant toute la période d'accompagnement par le Réseau Entreprendre en Auvergne, à une formation obligatoire mensuelle qui sera elle-même pilotée par des intervenants membres du réseau.
Enfin une fois que le candidat créateurs ou repreneur a validé auprès du comité d'engagement son projet, il sera aidé pendant une période de un an par un dirigeant qui l’accompagnera pendant toute la phase de mise en place de sa création ou reprise. Ce dirigeant sera un véritable coach et aidera le créateur ou le repreneur notamment sur des points faibles qu'il aura identifiés et qui permettront de bien mettre en œuvre son projet. »

3. Pourriez-vous nous parler du déroulement de ce comité ?
« Donc pour en revenir à la séance de lundi 30 mai 2011, il s'agissait de statuer sur des projets de création et de reprise d’entreprise dans le cadre de notre comité d'engagement.

Tout est bien encadré. Nous devons avoir un nombre suffisant de dirigeants-membres du réseau puisque le quorum est obligatoire pour pouvoir se prononcer en décision finale sur l'éligibilité de chaque projet. »

17:00 | Début des opérations du comité d'engagement. Le directeur du Réseau Entreprendre Auvergne nous fait un briefing de 5 à 10 minutes sur le premier dossier que nous allons examiner.

Dossier n°1 : entreprise en reprise
* Synthèse du projet
« Il s'agit d'un candidat qui fait l'acquisition d'une entreprise : une PME située sur la Haute-Loire qui réalise un chiffre d'affaires d'environ 2 millions d'euros. Il y a dans ce projet environ 25 emplois à la clé, c'est dire qu'il s'agit d'un dossier particulièrement important. » 

* Déroulement
« Le chef d'entreprise se présente devant le comité d'engagement nous initie pendant 15 minutes à son projet. A l'issue de cette présentation, il répond aux questions des membres du comité qui délibèrent sur la viabilité du projet et sur l'octroi du prêt. »  

* Conclusion
« Concernant le dossier présent, nous avons rencontré un dirigeant expérimenté et motivé, extrêmement clair dans sa communication et particulièrement précis dans la présentation de sa stratégie.
Cependant, j'ai tout de même remarqué une difficulté qu'il pourrait rapidement combler sur sa capacité à bien identifier la réalité de sa fonction dans une petite structure. Ce jeune dirigeant a acquis son expérience de plus grandes structures. Il y aura donc une adaptation qui va devoir s'opérer pour lui permettre de bien dimensionner la réalité de sa nouvelle entreprise. À l'unanimité nous avons donné un avis favorable sur ce dossier. »

18 :00 | Le directeur du réseau nous fait le briefing du deuxième projet en nous précisant que le dossier était radicalement différent du premier.

Dossier n°2 : entreprise en reprise
* Synthèse du projet
« Il s'agit d'un bureau d'études de 5 personnes dont le dirigeant et son épouse, spécialisé dans les études mécaniques de machines de câblerie. Le dirigeant actuel souhaite céder son entreprise à l'un de ses salariés en prévision de son départ à la retraite.
En réalité le futur acquéreur n'était pas demandeur ; C’est son patron qui lui a proposé la cession de l'entreprise. »

* Déroulement
« Les conditions de reprise sont tout à fait abordables d'un point de vue économique puisque le prix de la cession est de moins de 10 000 €.
Nous écoutons ce jeune candidat et bien évidemment nous rencontrons un jeune technicien qui pour le coup n'est pas encore dans la peau du chef d'entreprise. »

* Conclusion
« Après examen et délibération, nous validons son projet dans la mesure où le projet n’est pas risqué et le marché porteur, ce lui permettra d'avoir des contrats d'études nécessaires pour continuer l'activité. En revanche si le nouveau dirigeant souhaite franchir une étape de croissance de son activité avec notamment une revalorisation de ses taux horaires pour faire ses prestations, il devra être appuyé principalement sur sa capacité de communication et également sa capacité de négociation. Pour le reste en interne, il aura à s'affranchir d'une période d'adaptation puisqu'il va passer de collègue à responsable d'une petite équipe. En tant que chef d'entreprise au sein d'une petite équipe, il devra donc probablement se faire épauler sur la bonne posture qu'il devra avoir vis-à-vis de cette équipe qui fait la prestation, sans pour autant changer l'esprit travail. »

4. Quel est votre sentiment vis-à-vis de cette démarche solidaire ? Qu’est ce que tout cela représente pour vous ?
« C'est toujours un moment privilégié à la fin de la rencontre de l'ensemble des candidats de nous retrouver entre membres du réseau dirigeant. Nous constatons toujours que ces comités d'engagement sont extrêmement intéressants car mettant bien en évidence l'importance de notre travail associatif. Nous aidons concrètement au développement d'entreprises et à leur création avec à la clé des emplois. Bien évidemment cette mission d'intérêt général est un élément de motivation forte pour nous tous. Aussi, le pot de fin de soirée de part son aspect convivial, rend compte de l’extrême générosité de chaque membre et leur implication dans cette solidarité active. »

5. Et vous, sur l'ensemble des prestations du réseau en dehors du comité d'engagement, participez-vous à d'autres séquences d'intervention ?
« Alors actuellement je participe principalement au comité d'engagement mais également aux sessions plénières mensuelles qui regroupent l'ensemble des lauréats de l'année et qui doivent suivre obligatoirement leur parcours de formation en 2010. J'ai fait deux interventions : l'une portant sur la relation client et l'autre portant sur l'organisation du chef d'entreprise.
Nous allons certainement proposer des sessions de formation portant tout particulièrement sur la capacité de négociation du chef d'entreprise qui nous paraît une compétence essentielle et une base solide pour pouvoir s'adapter aux circonstances (négocier avec ses clients, avec les fournisseurs, avec ses collaborateurs, avec son banquier, etc. etc.). »

6. Enfin une dernière question : quels sont les critères du chef d'entreprise ?
« Il est bien évident que c'est une fonction très particulière. Au fur et à mesure qu'on s'observe dans sa propre posture de chef d'entreprise, en fonction des circonstances et la réalité de sa propre entreprise, sans vouloir faire d'auto satisfaction, il est clair que c'est quand même un métier ultra passionnant. Mais comme beaucoup de métier passionnant, l’exigence est de mise.
Ce qui ressort le plus au fond c'est un sentiment de solitude. Alors quels sont les caractéristiques principales que je vois pour le chef d'entreprise ?
- Bien sûr il faut avoir une très forte détermination et passer outre les difficultés.
- Ensuite il faut absolument avoir la capacité à piloter une équipe et l'associer pleinement dans le projet d'entreprise.
- Je rajouterai comme autre caractéristique du chef d'entreprise l’habilité à prendre des décisions et avoir du leadership.
- Enfin, je terminerai par des aptitudes pour la relation client et une capacité à négocier.
- Mais la liste est bien sûr non exhaustive... »

Merci à Michel d’avoir répondu à toutes nos questions !

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